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Eriseul

 

Le prieuré

Emile Jolibois, archiviste, dans son ouvrage : « La Haute-Marne, ancienne et moderne », paru en 1858 dit : « En 1290, il existait, entre Eriseul et Saint-Loup une maison appartenant à un clerc qui la donna aux moines. » Les premiers possesseurs de celle-ci sont certainement les religieux du Prieuré de Saint-Amâtre de Langres qui existe depuis le VIIIe siècle. Elle passe, en 1290, aux Cisterciens d'Auberive par : « donation faite par Simon Petit, clerc (religieux) de Saint-Loup, d'un pré et d'une maison avec ses dépendances audit lieu. » Lorsqu'une abbaye très importante, comme celle d'Auberive a des maisons filles sur son territoire, l'abbé en reste le chef, mais, pour régler les problèmes quotidiens, il nomme à leur tête un prieur spécial. La demeure dans laquelle réside ce dernier prend donc le nom de « prieuré ».

Cette maison semble correspondre aux exigences imposées à l'époque : à l'écart du village, dans un lieu qui favorise le silence et la prière, loin des agitations de ce monde. En effet, les moines sont astreints à assister aux offices huit fois par jour, le premier « Matines » étant célébré à 3 heures du matin. Le reste du temps s'avère consacré à la lecture des textes sacrés et au travail manuel, essentiellement celui de la terre.

Cette fondation est probablement située au creux du vallon, au lieudit « le Prieuré », au bord du ruisseau qui assure les besoins matériels en eau (cuisine, toilette, latrines). Ceci solutionne nombre de problèmes : l'interdiction de franchir la clôture monastique pour s'approvisionner en eau, la création d'étangs à carpes indispensable à une alimentation qui bannit viande et graisse. Les cloîtrés jeûnent très fréquemment, les mercredi, vendredi et samedi, ainsi que pendant le Carême et les veilles de fêtes. Ils ont droit à une livre de pain grossier et à une hémine de vin par jour. Les oeufs font partie de leur menu. Le lait provenant du bétail élevé sur le pré n'est jamais consommé tel quel, mais transformé en fromages. Les légumes et les fruits proviennent du potager et du verger. Le miel des abeilles fait office de sucre et de cire qui sert à fabriquer les cierges de la chapelle.

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